Vendredi et samedi prochains, Sotheby's dispersera à Paris plus de trois cents pièces provenant de la collection suisse Barbier-Mueller, un ensemble considérable estimé autour de 15 millions d'euros. C'est l'un des grands événements de ce début 2013 pour les ventes publiques à Paris, et un test pour un marché précolombien malmené par les affaires de faux et les revendications des pays d'origine des objets (lire encadré page suivante).
Une grande partie des pièces ont été réunies par Josef Mueller, collectionneur, à partir des années 1920, de Cézanne, Kandinsky, Hodler, Braque et Picasso notamment, grâce au marchand d'arts premiers Joseph Brummer à Paris. Son gendre, le financier Jean Paul Barbier-Mueller - qui a fondé le musée éponyme - a poursuivi cette passion. En 1997, il prête sa collection d'art précolombien à la municipalité de Barcelone, qui l'expose au Palais Nadal, face au musée Picasso. En 2010, le maire souhaite acquérir la collection mais la crise économique espagnole a raison de la transaction. Officiellement, Jean Paul Barbier-Mueller n'a plus l'énergie pour continuer à s'occuper de ce vaste compendium des civilisations disparues du continent sud-américain. à 83 ans, il annonce vouloir employer le fruit de la vente de Sotheby's à poursuivre sa collection d'art océanien et africain, son vrai centre d'intérêt, selon certains initiés.
« Jean Paul Barbier-Mueller a toujours acheté contre la mode, un peu comme les de…