De Thomas Ruff, on reconnaît instinctivement la série « Portraits » (1981-1991) qui en a fait un des artistes les plus emblématiques de l’École de Düsseldorf initiée par Bernd et Hilla Becher. Et quelques autres, comme « jpegs » (2004-2008), ou encore « Substrats » (2001 à aujourd’hui). Mais on a en France une vision parcellaire de l’œuvre de cet artiste que l’on réduit souvent à ces quelques ensembles. Avec une centaine de pièces issues de 17 séries, l’exposition du musée d’Art moderne et contemporain de Saint-Étienne (MAMC+) est la première rétrospective de l’Allemand dans l’Hexagone. Conçue par Alexandre Quoi, responsable du département scientifique du MAMC+ à qui le photographe a donné carte blanche, l’exposition offre une lecture originale. Non chronologique, mais par le prisme des procédés photographiques qu’il a expérimentés tout au long de son parcours depuis 1978, la présentation offre une traversée dans l’histoire du médium, de l’analogique au numérique. Négatifs, plaques de verre, solarisations et autres types de manipulations à la prise de vue ou en post-production, Thomas Ruff analyse notre relation aux images et nous invite à réfléchir à ce que nous regardons. Ici, la fusion de deux portraits créant une personne fictive.
Thomas Ruff, « Méta-photographie » au MAMC+ Saint-Étienne Métropole, du 14 mai au 28 août.
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