Le chiffre a marqué la journée d’inauguration VIP : une monumentale Spider de Louise Bourgeois a été cédée le 14 juin sur le stand de Hauser & Wirth pour 40 millions de dollars. De quoi largement rembourser un stand à la foire la plus courue du monde – dont le prix varie évidemment en fonction de la taille mais qui, pour une galerie majeure, ne dépasse pas 100 000 dollars (auxquels il faut bien sûr ajouter les frais de transport, d’hébergement, de réception, etc.). Sans compter que Hauser & Wirth, communément placée parmi les quatre galeries les plus puissantes du monde, avec Gagosian, Pace et Zwirner (en l’absence de données chiffrées précises, les palmarès sont mouvants et peuvent aussi inclure Ropac, White Cube, Perrotin, Continua…) ne s’en est pas tenue là. Le même jour, elle a cédé un dessin de Gorky pour 5,5 millions de dollars, une huile de Picabia pour 4 millions, une toile de Bradford pour 3,5 millions, un grand nu de George Condo pour 2,8 millions, un Frank Bowling pour 2,75 millions, deux Philip Guston à 2,5 millions chacun... Un seul de ces tableaux représente le budget d’acquisition annuel du Centre Pompidou. En additionnant les menues œuvres coûtant moins d’un million (par exemple un Nicolas Party à 650 000…
À Art Basel, la valse des millions
Le grand rendez-vous suisse a vécu une semaine spectaculaire avec 70 000 entrées, le retour des collectionneurs étrangers et des ventes records. Comme si rien n’avait changé : les foires, mises en cause pendant le confinement, ont été replacées au centre du marché de l’art.