L'école d'art de Quimper menacée d'amputation

En 2016, le centre d'art Le Quartier, à Quimper (Finistère), fermait ses portes, suite à la suppression de la subvention par le maire Ludovic Jolivet (UMP) (lire le QDA du 9 juin 2016). L'élection en juillet 2020 à la mairie d'Isabelle Assih (PS), également présidente de la communauté d'agglomération Quimper Bretagne occidentale, avait un temps rassuré les nombreux acteurs du secteur culturel de la région, notamment ceux rassemblés autour de son école d'art, réunie avec trois autres (Brest, Lorient et Rennes) en EPCC au sein de l'EESAB. Suite à la disparition du Quartier, l'agglomération allouait une partie du bâtiment à l'école, lui permettant d'envisager la vaste rénovation nécessaire à un meilleur accès aux personnes à mobilité réduite, ainsi que le déménagement des espaces techniques, aujourd'hui bizarrement situés au dernier étage... Le projet pédagogique de la directrice de l'école, Judith Quentel, nommée en 2017, inclut par ailleurs une formation curatoriale nécessitant des espaces d'exposition. Mais, alors que programmistes et architectes étaient au travail depuis plusieurs années, la nouvelle mairie – dont l'élue et les adjoints n'ont pas répondu à nos diverses demandes d'entretien – en a décidé autrement, planifiant d'amputer l'école de 350 m² afin de créer une « maison de la jeunesse ». « Un projet déjà entériné, d'après des responsables de la mairie, et pour lequel l'école n'a jamais été concertée », rapporte l'artiste Bruno Peinado qui, avec les 150 étudiants et professeurs (parmi lesquels Virginie Barré et Samir Mougas), a interpellé mairie et agglomération, sans réponse. « Cet espace est un lieu de stockage et de convivialité, ouvert sur la ville et les habitants, mais aussi d'expérimentation, où les étudiants passent leur diplôme. La mairie le considère comme un espace vide dont elle peut disposer. Nous n'avons rien contre une maison de la jeunesse, au contraire ! On nie notre rôle auprès de celle-ci, ainsi que l'attractivité de notre école reconnue pour son dynamisme, et dont la ville ne se saisit pas », affirme l'artiste. Une pétition en soutien à l'école de Quimper avait recueilli plus de 1 600 signatures ce 14 juin.