« 1917 » au Centre Pompidou-Metz est de ces expositions touffues, stimulantes et vertigineuses, que le visiteur ne peut appréhender qu'en plusieurs salves. Car il est difficile de goûter d'une seule traite à ce menu pantagruélique fait de parallèles et de contraires. La concentration sur une année, 1917, ne facilite en rien la tâche, d'autant plus que les commissaires, Laurent Le Bon et Claire Garnier, ont refusé tout parti pris chronologique ou diachronique, jouant plutôt la carte de la grenade éclatée, du kaléidoscope, de l'écho et des coïncidences. « 1917 tient de la coupe perspective et stratigraphique et sans doute un peu de la tranche napolitaine », résume avec humour Laurent Le Bon dans le copieux catalogue de l'exposition.
Certes, cette année ne fut pas la plus meurtrière de la Grande Guerre. Elle a toutefois marqué un enlisement du conflit dans la terreur chimique avec l'usage de l'ypérite par les Allemands, une internationalisation marquée par l'entrée en guerre de l'Amérique, et un changement de paradigmes sociaux avec la Révolution russe. Une autre révolution, cette fois plastique est en marche, avec l'organisation des artistes Dada et l'apparition de la revue éponyme, malgré la fermeture l'année précédente à Zürich du Cabaret Voltaire. 1917, c'est aussi la Fontaine de Marcel Duchamp, qui, réformé, a pris ses…