Alors que les autorités helvétiques traînent les pieds dans le gel des avoirs russes, la question de l’opacité des zones franches refait surface. Ce n’est sans doute pas le meilleur signal de bonne volonté que les autorités suisses pouvaient envoyer à une communauté internationale de plus en plus courroucée par leur manque d’entrain dans la traque aux fortunes des oligarques russes. Jeudi 12 mai, le ministère de l’Économie à Berne a bel et bien annoncé que le montant des avoirs russes gelés en Suisse avait… diminué de 7,5 à 6,3 milliards de francs, alors qu’il est déjà très faible en regard des 200 milliards de francs que possèderaient les Russes dans la Confédération suisse – estimation « conservatrice » de l’Association suisse des banquiers, ce qui signifie que les sommes réelles sont bien plus élevées. Comment expliquer cette volte-face alors que la Suisse a pourtant promis de suivre les sanctions européennes ? « Nous devons libérer les fonds que nous avons gelés au préalable, si nous n’arrivons pas à prouver qu’ils sont détenus directement par une personne sanctionnée, explique Erwin Bollinger…