Le Quotidien de l'Art

Les arts d'Asie s'envolent

Les nombreuses ventes d'arts d'Asie organisées ces derniers jours à Paris ont souvent suscité des prix extrêmement soutenus, voire des enchères millionnaires. Le 12 juin, c'est un rare album impérial sur soie représentant les ethnies du Tibet - pourtant en mauvais état - qui a été adjugé 7,8 millions d'euros à Drouot par la société Joron-Derem, contre une estimation timorée de 150 000-200 000 euros. Sotheby's a totalisé 10,7 millions d'euros le 13 juin, pour 261 lots, dépassant l'estimation haute de 4,9 millions d'euros. Un vase en porcelaine bleu blanc à six cols d'époque Qianlong (1736-1795) a trouvé preneur à 1,2 million d'euros (est. 50 000-70 000 euros). Enfin, lors d'une autre vente dans cette spécialité organisée cette fois par Piasa à Drouot, le lendemain, 14 juin, une boîte en écaille de tortue de la même époque, ornée de peintures sur soie, a été vendue 1,1 million d'euros (le lot phare, un vase bleu de forme tianqiuping, ou sphère céleste, estimé 300 000-400 000 euros, a été toutefois ravalé). En privé, des commissaires-priseurs reconnaissent qu'il est devenu ardu d'anticiper et d'appréhender ces envolées dues à l'appétit sans retenue des Chinois pour leur patrimoine. Avec parfois des bémols : il est arrivé que certains acheteurs rechignent à régler leur ardoise, dans le but de négocier à la baisse l'adjudication...

Article issu de l'édition N°171