Le Quotidien de l'Art

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Objectif Dakar

Objectif Dakar

On l'attendait depuis 2018... Après l'année creuse 2020, la 14e Biennale de Dakar ouvre enfin ce 19 mai. L'occasion de prendre le pouls de la création contemporaine africaine, mais aussi d'arpenter la capitale sénégalaise où s'entrechoquent époques et styles, et où les défenseurs du patrimoine ont fort à faire face à la croissance urbaine. Ainsi, en août 2021, le marché Sandaga, datant des années 1930, avait été rasé sans concertation. Parmi les artistes à l'honneur de cette édition, Cheikh Ndiaye, né en 1970, explore le paysage de Dakar (mais aussi de tout l'Ouest africain ou encore de La Havane). Les rues qu'il croque avec une attention pleine d'empathie pour les détails parlants – bidons, linge qui sèche, tôle ondulée, bétonneuses, carcasses de voitures, frigos, pneus, échoppes et vendeurs ambulants – sont aussi marquées par d'anciennes usines à rêves, pour la plupart désaffectées : les cinémas. Sous leur influence et celle d'un ciel toujours bleu, les scènes colorées aux rares personnages deviennent elles-mêmes décors de films, maillons d'un storyboard à première vue séduisant, mais qui pose la question de la ville, de sa vitalité envahissante. L'ouverture de la Biennale verra se tenir la 4e édition de l'African Book Art Fair (du 19 au 22 mai, au Centre de ressources Ousmane Sembène), où sera notamment présentée la monographie consacrée à Cheikh Ndiaye, Archives du soleil, éditée par Suture Press avec le soutien de ses galeries, Cécile Fakhoury à Dakar, Abidjan et Paris, Jason Haam à Séoul, du CNAP et de la Cité internationale des arts.

Article issu de l'édition N°2393