Impossible d'en faire le tour et d'en saisir la complexité en deux jours... La Biennale de Venise propose 82 pavillons nationaux, éparpillés entre les Giardini, l'Arsenal et la ville elle-même. Certains sont très spacieux (les États-Unis avec Simone Leigh, les pays nordiques avec les Sami, l'Allemagne qui s'adonne à un curieux jeu d'archéologie), d'autres minuscules (la Croatie se borne à une vitrine Via Garibaldi où un écran indique où ses 5 performers, mobilisés par intelligence artificielle, se produiront). Certains sont très musicaux (l'Arménie avec Andrius Arutiunian, la Grande-Bretagne avec Sonia Boyce), d'autres très technologiques (comme la Grèce où Loukia Alavanou revisite le mythe d'Œdipe à Colonne en réalité virtuelle, en le plaçant dans une banlieue pauvre d'Athènes). Certains étaient prêts en avance, d'autres ont connu des déconvenues, comme celui du Kazakhstan, qui n'a pas pu être monté à temps en raison de la guerre en Ukraine et des désordres dans les transports. Alors que le pavillon russe montre un sinistre visage – vide, mais gardé par des vigiles – et que celui de l'Ukraine se réinvente malgré l'invasion, tous – même ceux que nous n'avons pas pu citer – montrent un instantané significatif de notre monde à la croisée des chemins.
Pavillon italien
Gianmaria Tosatti, repenser le progrès
L’expérience immersive proposée par Gianmaria Tosatti invite à repenser la question du développement économique des sociétés contemporaines. Le visiteur entre seul pour découvrir des espaces industriels vides où l’on devine le passage…