Les chiffres étaient très attendus : l'exposition « La collection Morozov : icônes de l'art moderne » à la Fondation Vuitton, qui a fermé ses portes dimanche 3 avril après un peu plus de 6 mois d'ouverture, a accueilli 1,25 million de visiteurs (soit 9 000 par jour). Un bilan légèrement en dessous de celui de l'exposition de la collection Chtchoukine qui, à l'automne-hiver 2016-2017, avait accueilli 1,29 million de visiteurs sur quatre mois et demi. Une baisse à relativiser néanmoins, pandémie oblige : l'apparition du variant Omicron fin novembre a largement diminué les flux internationaux, substitués par un public français (84% des entrées). Au total, ce sont donc 2,5 millions de personnes qui ont découvert certaines des plus belles toiles de Picasso, Van Gogh, Monet ou Cézanne, dans ce cycle de deux expositions dédié aux icônes de l'art moderne, en partenariat avec l’Ermitage de Saint-Pétersbourg, le musée Pouchkine et la galerie Trétiakov à Moscou. L'événement artistique et médiatique (voir l'Hebdo du 17 septembre 2021) a évidemment pris une tournure très politique à l'annonce de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le 24 février dernier, faisant évoquer par certains une éventuelle saisie. Le 6 avril, la Fondation Vuitton avait annoncé que le convoyage de la plupart des œuvres aurait lieu comme prévu. À ce jour, un Autoportrait de 1912 de Piotr Konchalovsky, propriété de l'oligarque Petr Aven, et un portrait de Timofeï Morozov de 1891 par Valentin Serov, prêté par le Musée d’art d’avant-garde de Moscou, fondé par Moshe Kantor, autre oligarque proche de Vladimir Poutine, sont visés par une potentielle interdiction de sortie du territoire français. Un troisième tableau, un portrait de Margarita Morozova par Serov, appartenant au musée des Beaux-Arts de Dnipropetrovsk en Ukraine, reste également en France pour raisons de sécurité.
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