Après la tribune de Raphaël Cuir, parue dans Le Quotidien de l'Art d'hier, nous avons reçu le courrier suivant :
« La tribune de Raphael Cuir personnalise le message. Il s'adresse à « Elisabeth Lebovici ». Or, notre démarche est collective.
Bien sûr nous maintenons notre position. Demander à des critiques d'art (nous sommes féministes, le féminin pluriel l'emporte) de défendre des « femmes artistes » dans une compétition express, qu'un jury départagera, c'est effectivement une forme de concours bien expérimentée dans la société patriarcale (cf. Les Maîtres-Chanteurs...) et qui ne nous plaît pas.
Outre les arguments déjà avancés dans notre lettre précédente, nous estimons que ce genre de spectacle - ce « Pecha Kucha de la critique » - donne au public l'impression qu'une carrière d'artiste se décide en 6 minutes 40. Ou que ces 6 minutes 40 dissimulent des arrangements préalables. Frivolité ? Ou petits arrangements ? Est-ce ce choix qu'il est bon de proposer en argumentaire du métier de critique, que l'AICA représente et est supposée défendre ?
Nous n'avons pas envie de faire de notre protestation un spectacle. Il s'agit plutôt d'une dissension interne, qui devrait donner lieu à une réflexion interne : il convient en effet de s'interroger sur des questions de méthode, de protocole et de démocratie dans notre association, et ce, d'autant que nombre de nos collègues font partie des signataires.
Nous n'avons aucunement interdit le débat : ce n'est pas notre genre. Nous voulons simplement ne pas y être mêlées.
Pas en notre nom. »