Banlieues évacuées, barrage sur le point de céder. Et puis l’éclaircie, qu’on annonce brève : la 23e Biennale de Sydney (du 12 mars au 13 juin 2022) débute sous un soleil automnal épié avec anxiété. « Voilà trois semaines que nous l’attendions, soupire un visiteur local. Il a tant plu que nos routes sont transformées en rivières et les parcs en lacs ! » Comme si la nature avait décidé de scénographier la Biennale, dont le titre « rīvus » fait référence à l’ensemble des « rivières, zones humides et autres écosystèmes d'eau ». Son manifeste interroge les réactions de ces « entités non-humaines » : maintenant que l’Australie lui reconnaît le statut légal de « personne juridique », « une rivière peut-elle nous poursuivre pour des eaux usées psychoactives » ? Rīvus (qui signifie « cours d’eau » en latin) et « rivalité » possèdent la…
La Biennale de Sydney en eaux troubles
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arborant les couleurs du "Grand Orchestre des animaux" de Bernie Krause.
© Photo Daniel Boud/Bernie Krause/United Visual Artists/Fondation Cartier/Sydney Biennale.
Les inondations soudaines qui frappent la région de Sydney offrent un porte-voix aussi inquiétant qu’opportun à la 23e Biennale d’art de la ville, rīvus, qui imagine la possible révolte des rivières australiennes.