Publié chaque année depuis 2013 par le ministère de la Culture, l'Observatoire de l’égalité entre femmes et hommes dans la culture et la communication rassemble une centaine d’indicateurs sur la part des femmes dans les institutions culturelles et les secteurs professionnels du patrimoine, de la création artistique, du spectacle, du cinéma, de l'audiovisuel, du livre et des médias. D'après l'édition 2022, Si les femmes sont toujours majoritaires (aux deux tiers) dans l'enseignement supérieur, elles s'effacent ensuite face aux hommes dans l'insertion professionnelle (82 % contre 86 %). Elles représentent ensuite 45 % des effectifs de la culture, mais l'évolution varie selon les secteurs : les photographes et architectes sont deux fois plus nombreuses qu'il y a vingt ans, les femmes sont presque à parité dans les arts visuels, et largement majoritaires (75 %) dans les métiers de la conservation. Si dans la fonction publique les salaires sont équivalents, les intermittentes sont moins bien payées (- 12 %) que les intermittents. Aux postes de direction, les femmes sont un peu moins nombreuses au ministère, elles sont seulement 38 % à la tête des établissements publics (en légère baisse) et 36 % dans les structures labellisées (des Frac aux opéras), mais majoritaires dans les musées nationaux et les centres d'art. Le constat est plus accablant en ce qui concerne les œuvres des femmes qui « restent moins visibles, moins acquises et moins programmées que celles des hommes », selon le rapport. Le pire est dans le secteur de la danse et de la musique (20 à 30 % de femmes programmées), mais on constate que les œuvres de femmes acquises par les Frac sont en baisse, autour de 40 %, et qu'elles représentent moins d'un tiers des expositions.