C'est l'aboutissement d'une lutte de trente ans de la part des activistes dénonçant le « culture-washing » des sociétés polluantes dans les institutions culturelles : le 22 février, British Petroleum (BP) a annoncé qu'elle ne renouvelait pas son soutien à la National Portrait Gallery, dont le Portrait Award notamment bénéficiait depuis 1990. Dans la foulée, le Scottish Ballet a lui aussi annoncé rompre son partenariat avec la compagnie pétrolière, car celle-ci n'est « plus en phase avec le plan d'action environnemental et l'objectif de neutralité carbone d'ici 2030 ». Ces institutions culturelles britanniques suivent ainsi l'exemple de la Royal Shakespeare Company et de la National Gallery of Scotland, qui ont elles aussi renoncé au mécénat de BP, ou au National Theatre qui a rompu avec Shell. Le British Museum continue quant à lui d'essuyer les critiques : une tribune publiée par des archéologues dans le Guardian dénonce le fait que BP, qui soutient l'exposition actuelle « The World of Stonehenge », « associe son nom à des valeurs de civilisation, de préservation et de connaissances scientifiques sur le passé et le présent de l'humanité, tout en conduisant des stratégies en conflit avec ces idéaux ». En France, le Louvre se trouve lui aussi contesté, notamment en raison du mécénat de la Fondation TotalEnergies : depuis juillet 2021, l'ONG Greenpeace sollicite sans succès la communication de ses partenariats, ainsi que la liste des membres du Cercle Louvre Entreprises et le montant de leur cotisation.