Sur les deux rives opposées de la Méditerranée, Monaco et Alexandrie sembleraient ne pas avoir beaucoup de traits communs. Pourtant, le petit État indépendant et la grande capitale méditerranéenne étaient, entre 1850 et 1950, des foyers culturels animés par les artistes les plus variés : refuges pour certains comme Léonor Fini, André Pieyre de Mandiargues ou Stanislao Lepri, pendant la Seconde Guerre mondiale, passages obligés pour d’autres qui souhaitaient être citoyens du monde (Duchamp, Van Dongen, Valentine de Saint-Point). Le goût orientaliste dans les spectacles de danse et de théâtre, la vie nocturne des villes mondaines, l’érotisme féministe, la rêverie surréaliste se propageant de la France vers le soleil sont autant de thèmes qui montrent l’imaginaire cosmopolite reliant ces deux villes éloignées du centre de l’Europe. À travers ce « grand détour » rassemblant une soixantaine d’artistes, Björn Dahlström, à la tête du Nouveau Musée National de Monaco depuis avril, a souhaité faire dialoguer les collections du musée avec le monde méditerranéen arabe pour « repenser les relations entre Nord et Sud et écrire une page inédite de cette histoire connectée et souvent francophone », bien que façonnée entre plusieurs zones de contact (Monaco, France, Italie, Hongrie, Grèce, Égypte). Parmi les 250 œuvres, George Henein, Samir Rafi, Mahamoud Saïd et de belles découvertes telles Bona Tibertelli de Pisis et Virginia Tentindo.
« Monaco-Alexandrie, le grand détour. Villes-mondes et surréalisme cosmopolite » au Nouveau Musée National de Monaco - Villa Sauber, jusqu’au 2 mai.
nmnm.mc