Passé (presque) inaperçu entre les expositions consacrées aux stars Baselitz et Sottsass, l’accrochage du Centre Pompidou consacré à Paul Nelson (1895-1979) mérite pourtant le détour avant son démontage le 1er mars. D’abord parce que le plus français des architectes américains, élève d’Auguste Perret, qui a réalisé quasiment toute sa carrière en France, a toujours collaboré avec des artistes. Photographies de ses maquettes par Man Ray ou Brassaï, sculptures de Jean Arp ou d’Alexander Calder qui viennent enrichir ses propositions architecturales, mais aussi réalisation de l’atelier de Georges Braque à Varengeville-sur-Mer, en Normandie, ou proposition pour le musée Fernand-Léger, qui ne sera finalement pas concrétisée. C’est néanmoins avec Léger qu’il réalisera son œuvre majeure : l’hôpital de Saint-Lô, construit après-guerre, aujourd’hui classé monument historique et toujours en activité, sur une façade duquel l’artiste a réalisé une fresque. On découvre une figure exigeante, passionnée, qui aura peu construit, mais mené de nombreuses recherches qui aboutiront à des projets théoriques comme la Maison suspendue, constituée de deux portiques en acier porteurs de la structure. Proposée par l’architecte et conservateur du Centre Pompidou Olivier Cinqualbre, cette exposition courte, à la scénographie précise, fluide et colorée, donne à voir des maquettes, sculptures et photos rarement sorties des réserves…
« Paul Nelson » au Centre Pompidou jusqu’au 28 février.
centrepompidou.fr