À l'initiative de la curatrice Marie Guillemin pour le collectif Fetart, qui soutient les photographes émergents depuis sa création en 2005, le Sénat accueille sur les grilles du Jardin du Luxembourg, à l'occasion de la Présidence française du Conseil de l’Union européenne, une exposition qui « dresse une cartographie sensible et composite » du territoire. Parmi les six projets transnationaux qui interrogent l'état et l'avenir du continent, Mafalda Rakoš – au gré de ses rencontres en auto-stop – vient poser la question d'une pratique tombée en désuétude et qui semble pourtant symboliser à merveille le rêve européen de communication et de partage. Derrière les images léchées et solennelles de jeunes cadets en formation, captées par Paolo Verzone, c'est l'histoire qui affleure et avec elle ses oripeaux. Dans sa série « Landscapes », Lucas Lupi représente quant à lui l'Europe à travers ses zones côtières. L'horizon tout proche, écrasé par le ciel, en est réduit à une fine bande de terre qui lui donne l'apparence d'une île. Enfin, si être européen en appelle à l'identité collective et à la libre circulation, les photos de Valerio Vincenzo remémorent la présence insidieuse des anciennes frontières intra-européennes qui ouvrent à certains ce qu'elles continuent de refuser à tant d'autres.
« Traversées d'Europe », au Jardin du Luxembourg, jusqu'au 27 février 2022.
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