Dans le petit monde de l’archéologie libanaise, la nouvelle a semé la consternation. L’Irak vient de demander à Interpol d’émettre deux « notices rouge » contre l’ancienne ministre de la Défense libanaise, Zeina Akar, et son mari, l’homme d’affaires et collectionneur Jawad Adra. Selon des sites d’information locaux, Bagdad les accuse de détenir des objets issus du pillage de sites archéologiques et de musées du pays. Ses autorités entendent récupérer une centaine de tablettes sumériennes, vraisemblablement originaires de la cité d’Irisagrig et pillées au lendemain de l’invasion américaine en 2003.
Manœuvres de légitimation
Puissant homme d’affaires, Jawad Adra a constitué à partir de 1990 une impressionnante collection de quelque 2000 objets antiques. Pressenti pour devenir Premier ministre du pays, il a cofondé en 2018 le musée Nabu, du nom du dieu mésopotamien de la sagesse et de l’écriture. Installé à Heri sur la côte libanaise, à une soixantaine de kilomètres de…