Un Ombrien qui joue avec les ombres, voilà qui s'appelle porter bien son nom... Adalberto Mecarelli, né en 1946 à Terni, sculpte depuis des décennies des œuvres éphémères et en apesanteur, à l'aide de la seule lumière. À Syracuse, il a ressuscité le puzzle d'Archimède, le Stomachion aux 17 000 combinaisons, qui envoie une fois par an un rayon de soleil sur la cathédrale Sainte-Lucie. À Saint-Eustache, il a fait naître une lune sur le toit, et à Silvacane des oculi sur les gros murs cisterciens. Au musée Picasso, il accompagne l'exposition « Picasso à l'image » en soulignant à sa manière les géométries de l'hôtel Salé, de l'escalier d'honneur jusqu'à la chapelle (avec une installation animée, qui projette dans l'univers abstrait des observatoires indiens). Des mois de préparation pour que les 25 projecteurs soient réglés au millimètre près et fassent parler l'architecture, au moyen de formes simples, de rehauts, de surlignements. Avec la lumière, « matière invisible qui rend visible le monde », comme il le dit joliment, Mecarelli invite à lever les yeux, à voir derrière les parois, à jouer au passe-muraille.
« Lux Umbrae » au musée Picasso jusqu'au 6 mars.
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