Les parents et les professeurs le savent, ce que tout enfant aime à dessiner c’est d’abord sa maison. L’étonnant musée de l’hôpital Sainte-Anne, au risque de télescoper l’image du patient avec celle du garçonnet ou de la fillette, en fait une passionnante démonstration. De son fond de plusieurs dizaines de milliers de pièces « psychopathologiques », les commissaires ont extrait 110 œuvres qui, bien au-delà de l’apparente banalité du sujet, donnent à voir des représentations de nos espaces signées par des patients-artistes sénégalais, indiens, brésiliens, français. À ces œuvres qui balaient tout à la fois la question de la maison rêvée, de l’espace intime, de l’hôpital abri… l’accrochage présente en sus quelques pièces maîtresses issues des FRAC (Wolfgang Laib, Tatiana Trouvé…). Ne ratez pas l’occasion de pénétrer dans l’enclos de cet hôpital pour y découvrir des salles d’exposition certes cryptiques mais captivantes. Précision : conscient de la richesse de son fonds, l’institution a prévu de transformer bientôt une chapelle aujourd’hui sans objet en un musée conséquent. La maison va s’agrandir.
« Maisons » jusqu'au 17 avril 2022, au musée d’Art et d’Histoire de l’hôpital Sainte-Anne, 1, rue Cabanis 75014 Paris
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