Le Quotidien de l'Art

Privatisation d'espace : la bonne recette pour les musées ?

Privatisation d'espace : la bonne recette pour les musées ?
Tournage de la web série « Stalk » dans la Galerie du temps au musée du Louvre-Lens.
D.R.

Alors que le Covid-19 a stoppé net les privatisations dans les musées, l’activité reprend progressivement, comme l’a montré le salon dédié Museva la semaine passée. Quelles sont les nouvelles tendances ?

Reculer pour mieux sauter. Tel pourrait être le constat au sujet des manifestations privées dans les musées, suite à la pandémie. Diane Domas de Crécy, fondatrice en 2019 de Loc’hall, plateforme de mise en relation des lieux patrimoniaux avec des organisateurs professionnels, ne s’y trompe pas. « L’essor de l'offre est impressionnant depuis quelques années, et s’accentue suite au Covid, explique-t-elle. Face à la baisse des ressources, la location d’espace apparaît comme un moyen important de générer des recettes. Cette dynamique rencontre un changement du côté des entreprises, qui cherchent à partager des valeurs, à donner du sens à leurs événements privés. » Si les chiffres officiels de 2021 ne sont pas encore disponibles, chacun s’accorde sur une reprise de l’activité équivalente à 2019. Au domaine de Chantilly, la location d’espaces était alors la deuxième source de revenus (15 %). Le Louvre a triplé ses recettes en matière de location, passant de 1,3 million d’euros en 2003 contre 4 millions en 2019. Mais tous ne sont pas logés à la même enseigne. La même année, le musée des Beaux-Arts de Lyon ne dégageait « que » 120 688 euros.

Ordre dispersé

En effet, les tarifs vont du simple au décuple selon les musées et les propositions. Au Petit Palais, les prix s’échelonnent de 10 000 euros pour un petit-déjeuner à 60 000 euros pour une soirée prestige. Aux musées d’Angers, le tarif pour une soirée commence à 1000 euros. « Malgré la prise de conscience des revenus non négligeables que représentent les locations, les musées de collectivités territoriales (80 % des musées français, ndlr) ne bénéficient en mairie d’aucune personne dédiée et sont contraints par des horaires fixes, et la logistique des heures travaillées pour le gardiennage. De plus, dans le secteur public, la question de l’expérience utilisateur est totalement absente », regrette Diane Domas de Crécy. Cette envolée atteint donc ses limites comme le prouve le musée d’Orsay, qui depuis 2006 génère de manière constante une moyenne d’un million d’euros par an, accusant dans son rapport d’activité de 2006 « une forte…

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Article issu de l'édition N°2266