La coupe est pleine. Après les retours en catimini du sabre d’El Hadj Oumar Tall au Sénégal en 2019 dans les bagages d’Édouard Philippe alors Premier ministre, de la couronne du dais de la reine Ranavalona III à la République de Madagascar en 2020 quelques jours après le retour de crânes algériens, puis de l’annonce unilatérale du Président de la République en 2017 de « restituer » 26 œuvres appartenant au domaine public français au Bénin alors que la loi l’y autorisant n'était adoptée qu'en décembre 2020, voilà qu’il annonçait vendredi 8 octobre la restitution du Djidji Ayokwe, célèbre tambour parleur ébrié, réclamé de longue date par Abidjan. Exaspérés par l’attitude de l’Élysée de réduire le Parlement au rôle de caisse enregistreuse de ses décisions, les sénateurs ont troqué leur langage politique consensuel pour un discours véhément. Le projet de loi qu’ils avancent dépasse de loin la seule destinée des biens culturels revendiqués mais vise à réaffirmer le processus démocratique en contrant « les décisions arbitraires », « le fait du prince », «…
Vers une normalisation des restitutions ?
Alors qu’Emmanuel Macron promettait le 8 octobre la restitution de l’icône ivoirienne conservée au musée du quai Branly, le Djidji Ayokwe, le Sénat s’exaspère du non-respect du processus démocratique. Il annonce donc un projet de loi pour extraire les restitutions des contingences diplomatiques et les encadrer à long terme.