Faut-il incriminer la diplomatie française, déjà prise à partie depuis la malheureuse affaire des sous-marins australiens ? N’y voir qu’un reflet de l’influence modeste de la scène hexagonale dans le monde ? Ou y lire simplement le choix souverain de curateurs indépendants ? La Biennale d’art contemporain de Diriyah (Arabie saoudite, dans un faubourg de Riyadh), à l’initiative du ministère de la Culture, qui tient sa première édition du 11 décembre 2021 au 11 mars 2022 sous le commissariat de l’Américain Philip Tinari, directeur de l’UCCA à Pékin, a annoncé les artistes sélectionnés. Malgré la notable présence de la France sur des projets culturels en cours dans l’empire hachémite (comme à AlUla), on ne relève aucun de ses plasticiens sur les 63 sélectionnés. On y décompte de nombreux créateurs locaux, qui auront sans doute la part belle dans la trentaine d’installations in situ : 26 Saoudiens mais aussi des représentants du monde arabe (Koweït, Maroc, Syrie, Paslestine, Égypte, etc.). L’Europe apparaît par l’entremise de 3 Allemands (dont Wolfgang Laib) et 2 Britanniques (dont Richard Long) mais aussi par le Géorgien Andro Wekua ou le collectif italien Superstudio. À quatre exceptions près (dont le Marocain Mohamed Melehi, mort en 2000), les artistes sont tous vivants et plutôt jeunes, le doyen étant l’Américain Larry Bell (né en 1939). Et s’il faut continuer à décrypter ce nouvel événement artistique à l’aune de la géopolitique et du soft power, la Chine (12 représentants) bat à plate couture les États-Unis (4)…
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