Le « Monde en Musée », mis en ligne fin septembre, est le premier portail internet français sur l’histoire et la provenance des objets africains et océaniens dans les collections publiques hexagonales. Cette cartographie offre une vue d’ensemble des collections et décrit historiquement chacun des fonds. Initié par l'INHA en 2017, destiné à être mis à jour dans les années à venir, il tente de répondre à la problématique de la patrimonialisation de ces objets par les musées français. « Nous sommes actuellement en contact avec plus de 200 musées, et comptons sur l'effet d'annonce pour que d'autres institutions se manifestent, déclare Claire Bosc-Tiessé, directrice de recherche à l'Institut des mondes africains du CNRS, historienne et spécialiste des arts éthiopiens. Déterminer l'historique des collections reste un grand chantier : les collections ont beaucoup bougé depuis le XIXe siècle, et particulièrement ces trente dernières années. Il s'agit donc de retracer ce parcours jusqu'à l'entrée des objets dans les collections françaises. À terme, il faut dépasser ce travail d'histoire des collections pour remonter à l'histoire des sociétés africaines et océaniennes. Encore aujourd'hui, il nous est très difficile d'accéder à des documents signifiant avec précision les parcours des œuvres depuis leurs pays d'origine. » Les musées d'Angoulême contribuent également à l'enrichissement de la base, avec un focus sur les collections d'Océanie. Face à l'ampleur du travail (voir l'Hebdo du 7 mai 2021), institutions, chercheurs et étudiants doctorants doivent unir leurs forces : « C'est un projet collaboratif qui permet de favoriser les passerelles entre chercheurs et conservateurs », ajoute Claire Bosc-Tiessé, qui espère œuvrer plus largement à la reconnaissance de la provenance comme champ d'étude de premier plan.
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