On ne s’en doutait pas mais Salerne, ville italienne de Campanie, a des ambitions mégalomaniaques. Pour preuve ce « crescent » géant signé par l’éternel Ricardo Bofill. Les Français ne manqueront pas de reconnaître dans cet anneau dressé face à la mer comme un écho, voir une écume, de la place de Catalogne sise à Paris ou bien encore de la place du Nombre d’Or édifiée à Montpellier. Fidèle au post-modernisme, le Catalan a dressé face aux flots une barre oblongue de logements, lui a rajouté ensuite une arcade commerciale avant de coller en son cœur palpitant un jardin en forme de diamant. Un hôtel baptisé The Sail (la Voile) à la silhouette furieusement Dubaï devait voir le jour, il est resté dans les cartons. Cette réalisation a donné naissance à la plus grande place d’Italie bâtie face à la mer. Le but de la Piazza della Libertà est de redynamiser toute une zone portuaire à l’abandon. Les teigneux ont dénoncé dès 2007 les extravagances d’un lobby du béton. Il est vrai que la ville abrite un des fleurons de l’entreprise Italcimenti. D’autres se réjouissent de voir le bâtiment de Bofill s’adosser à la gare maritime déjà signée par Zaha Hadid. En sus, le Palais de justice local est dû à David Chipperfield et notre Jean Nouvel aurait lui aussi dans ses fontes un grand projet de réhabilitation d’une ancienne usine. Bref, à Salerne, le croissant fertile est bien entouré.
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