Le Quotidien de l'Art

Exposer la mode, un casse-tête pour les musées

Exposer la mode, un casse-tête pour les musées
Exposition des collections permanentes dans la nouvelle galerie qui leur est consacrée au Palais Galliera, Paris.
© Pierre Antoine/Courtesy Palais Galliera.

Censés être renouvelés régulièrement, les parcours permanents des musées de mode sont complexes à gérer et ne favorisent pas la conservation des œuvres. La présentation des collections à moyen terme, comme c'est le cas depuis peu au Palais Galliera, peut-elle être une solution ? 

Gilet d'homme à décor végétal du siècle des Lumières, crinoline rayée du XIXe siècle, robe droite typique des Années folles, sobre tailleur des années 1950, minijupe sixties, manteau à épaulettes des années 1980... Vitrine après vitrine se succèdent 350 vêtements et accessoires déroulant chronologiquement une évolution des silhouettes, des décors, des étoffes, des tendances et des pratiques de la mode du XVIIIe siècle à nos jours. Bienvenue dans les galeries consacrées aux collections permanentes du Palais Galliera, ouvertes le 2 octobre. 

Depuis son ouverture en 1977, le musée de la mode de la Ville de Paris ne proposait aux visiteurs que des expositions temporaires de trois ou quatre mois, mêlant ses fonds propres et des prêts extérieurs autour de sujets resserrés (souvent un grand couturier, une période donnée ou une garde-robe de personnalité emblématique). Depuis sa vaste campagne de travaux, de 2018 à 2020, qui a doublé ses surfaces d'exposition, Galliera a changé d'échelle. En plus de son rez-de-chaussée – où il continue de présenter des expositions temporaires (ainsi celle sur le magazine Vogue qui vient de débuter) –, il dispose en sous-sol d'espaces voûtés d'environ 700m2 dédiés à présenter plus longuement les collections de son fonds qui compte 200 000 vêtements, accessoires, photographies ou dessins. « C'était une attente très forte du public », affirme Miren Arzalluz, directrice du musée depuis 2017. 

L'objet dicte sa loi

Les expositions temporaires réunissant des pièces venant d'un peu partout sont la face la plus visible des présentations liées à la mode. Elles sont auréolées d'un caractère exceptionnel, suscitent une importante couverture médiatique et attirent un public parfois colossal. Mais les galeries de collections permanentes, versant plus discret et méconnu, ne sont pas sans atouts. Elles permettent aux conservatoires de mode de mettre en avant la variété de leurs collections, de valoriser leur histoire institutionnelle, de sortir des pièces rarement exposées, de transmettre au public une vision chronologique large de la mode qui lui fait parfois défaut, de…

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Article issu de l'édition N°2247