Que dire de nouveau sur l'artiste pop américain Roy Lichtenstein après 240 expositions, la dernière datant de 1993, quatre ans avant sa mort ? Pas grand-chose, sauf à montrer quelques oeuvres de la toute fin, notamment les grands formats guère convaincants inspirés de la peinture chinoise, des grands nus tournant à vide et, plus étonnant, ses retours à l'expressionnisme abstrait. Mais sorti de l'exhumation de ces pièces tardives, les commissaires de sa rétrospective à la Tate Modern à Londres n'ont pas bousculé les lignes, se contentant d'un découpage chronologique ou sériel, certes pédagogique mais bigrement classique. Lichtenstein, dont les peintures efficaces ont laissé une empreinte indélébile sur des artistes comme Michael Craig-Martin ou Julian Opie, serait-il finalement un peintre « traditionnel » ? Traditionnel non pas dans les motifs qu'il emprunte aux comic strips mais dans sa démarche. Lui-même le disait bien :…