Ceux qui connaissent l’installation Office of Unreplied Emails (2016) et la série des Interphones ne seront guère étonnés de retrouver ce dessin de Camille Henrot apposé sur un timbre. L’artiste, qui signa à l’automne 2017 une très remarquée carte blanche au Palais de Tokyo, a en effet fait de la correspondance et des moyens de communication modernes l’un des thèmes récurrents de son œuvre. En interrogeant la frénésie des échanges actuels à l’heure des mails et des messageries instantanées, elle pointe du doigt leur nécessaire perte de sens. À mon humble avis dépeint une créature étrange aux contours féminins, juchée sur un poisson, lisant une lettre qu’elle a déroulée devant ses yeux. « Une scène ludique et déroutante », pour reprendre les mots d'Antoine Vigne, qui trouvera un écho particulier auprès de tous les amoureux des mots qui prennent encore la peine de s’armer d’un papier et d’un stylo pour envoyer de belles lettres inspirées. Le timbre a été mis en circulation le 13 septembre à 2,56 euros (tarif lettre « prioritaire » de 100 grammes).
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