En matière d’architecture, il y avait les tours et les barres : il y aura bientôt la tour à Zanzibar. Sise à 15 kilomètres de Stone Town, site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, le deuxième plus haut gratte-ciel d’Afrique (le premier, l’Iconic Tower de 80 étages, est en construction au Caire) développera ses 70 niveaux sur une île artificielle au fil d’une flèche vrillée dont les éléments se colleront les uns aux autres à la manière des dominos. Cette folie verticale aux allures de clef de sol avortée coûtera la bagatelle de 3000 milliards de shillings tanzaniens (1,1 milliard d’euros), somme dépassant de 60 % le budget annuel de l’archipel semi-autonome. Réalisé par le cabinet d’architecture et de design tanzano-écossais xCassia, elle abritera des appartements, des hôtels et des commerces de luxe… ce qui ne surprendra personne. Présentée par ses concepteurs « visionnaires » comme le futur symbole d’un continent en devenir, Zanzibar Domino dominera des eaux turquoise et des touristes ébaubis. Plus que jamais, les agents de voyage qui l’inscriront à leur tableau de chasse mériteront alors leur nom de tour opérateurs.
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