Discrète le jour, l'œuvre du duo d’artistes Arotin & Serghei se révèle à la nuit tombée. Les places Stravinsky et Georges Pompidou, devant Beaubourg, se nimbent de bleus, de rouges et de verts électriques variant en intensité au fil de la journée. L'installation monumentale se compose de quatre Colonnes de Lumière Infinies qui s'allongent sur la façade de briques de l'IRCAM (Institut de recherche et coordination acoustique/musique). Les trois couleurs mises en scène forment les pixels, ici agrandis à l'échelle humaine, des images digitales qui peuplent nos écrans. Grâce à des pulsations lumineuses invisibles à l'œil nu, ces Cellules de lumière modèlent une partition colorée infinie. Décortiquer l'ADN du langage visuel est à la base de la réflexion sur l’immatérialité du monde digital poursuivie par le duo depuis sa formation il y a une vingtaine d'années, le travail étant une synthèse entre leurs deux profils : l'un, Arotin, est né à Vienne et a étudié la musique et les nouvelles technologies, l'autre, Serghei, né à Chisinau, (Moldavie, alors URSS) et qui a grandi entre Moscou et Saint-Pétersbourg, a aussi étudié la musique, ainsi que la philosophie et l'histoire de l'art. L'œuvre est à la fois un accompagnement à Vertigo – Infinite Screen, une création du compositeur Brice Pauset, ainsi qu'un hommage aux multiples avant-gardes exposées au centre Pompidou, du Carré noir de Malevitch à la Colonne sans fin de Brancusi en passant par l'architecture même du musée.
« Colonnes de Lumière Infinies », jusqu'au 24 octobre 2021
centrepompidou.fr
arotinserghei.com