La plus grande force de son œuvre résidait sans doute dans sa simplicité. En s'emparant d'objets prosaïques – des boîtes de biscuits (Réserves de Suisses Morts, 1990) ou de vêtements usagés (Personnes, 2010) – Christian Boltanski interrogeait de manière poignante notre rapport à l’identité, à la mémoire et à la mort. Disparu le 14 juillet, cet artiste autodidacte (il avait quitté l'école à 15 ans et n'avait pas suivi de formation artistique) laisse derrière lui une œuvre hétéroclite, marquée par d'ambitieux projets souvent teintés de spiritualité – ses Animitas (2014), centaines de clochettes installées dans le désert d'Atacama, au Chili, dont la mélodie rend hommage aux victimes de la violence politique, ou sa reproduction du chant des baleines, détentrices du secret du début des temps, en Patagonie (2017).
Le dernier battement de cœur
Et ne manquant pas non plus d’humour, comme en témoignent ses premières Saynètes comiques, dans les années 1970, ou son pari avec le collectionneur australien David Walsh, qui acquérait sa vie en viager en installant une caméra dans son atelier en 2009, contre une somme convenue mensuellement… « C’était un homme généreux qui avait le…