Même dans l'ambiance feutrée de la Villa Médicis, les fracas du monde se font entendre. Selon l'emplacement de l'atelier-appartement qui vous est attribué, certains distinguent une zone Neuilly et une zone Sarcelles. Et les grandioses tapisseries qui ornent le salon d'honneur font l'objet d'une offensive woke : commandées par Colbert, elles illustreraient à fond le préjugé colonialiste de l'homme blanc et devraient, selon certains pensionnaires, être décrochées pour laisser la place à une création plus contemporaine et d'esprit plus paritaire. Le nouveau directeur de l'institution, nommé il y a un peu plus d'un an mais entré en fonction le 1er septembre, Sam Stourdzé, en provenance des Rencontres d'Arles (voir QDA du 9 mars 2020), connaît bien les spécificités de la maison pour y avoir été lui-même résident il y a 12 ans, les tensions qu'elle génère et les outils qu'elle propose. « C'est un lieu qui a changé ma vie, reconnaît-il. Accueillant en même temps artistes, compositeurs ou écrivains, qui se nourrissent réciproquement, il offre à la fois protection et ouverture, permet une mise en réseau comme tremplin pour l'après. » Comment renouveler une institution qui a 350 ans, qui a vu passer des générations d'artistes et des directeurs de renom (dont, dans le dernier demi-siècle, Balthus ou Richard Peduzzi) ? « Cela vous rend modeste,…
La Villa Médicis, 355 ans et des projets
Arrivé il y a moins d'un an, Sam Stourdzé commence à imprimer sa marque sur l'Académie de France à Rome. Au programme : une plus grande ouverture sur la ville, davantage de multidisciplinarité, la recherche nécessaire de mécènes et un nouveau festival de cinéma.