Sans lieu fixe après avoir quitté les rives de la Seine à Chatou, puis les Magasins Généraux à Pantin, fin 2019, le Cneai (centre national édition art image) a trouvé un nouveau point d'amarrage à la Cité internationale universitaire de Paris, dans le XIVe arrondissement. Alors que le bâtiment que la mairie de Pantin devait mettre à sa disposition, la Goutte de lait, doit subir d'importants travaux de désamiantage, Sylvie Boulanger, directrice de la structure depuis sa création en 1997, explique ce changement de cap : « Il nous fallait trouver l'argent et être nous-mêmes maîtres d'ouvrage... C'était impossible. » Elle a donc fait appel à diverses institutions pour trouver des solutions d'hébergement : ainsi les collections du Cneai sont distribuées entre le Frac Grand Large à Dunkerque (le fonds Yona Friedman), le Frac PACA à Marseille (les ephemera), et BAG, une galerie à Bordeaux pour la vente des multiples. En attendant de pouvoir accrocher des expositions dans un espace en construction que la Cité ouvrira en 2023, le Cneai se déploiera dans les lieux insolites du site : ses 49 maisons internationales, son parc, sa piscine.... Ainsi une première « exposition-manifeste », « La Cité sous le ciel », est inaugurée le 16 juin avec une soirée de performances dans le parc de 34 hectares. Les multiples de 76 artistes sont cousus sur 356 arbres : « Conçues pendant le confinement, ces œuvres trouvent ainsi un lieu de diffusion constante », sourit Sylvie Boulanger. Des artistes sont également accueillis en résidence, en collaboration avec la Cité, tandis qu'un partenariat est conclu avec son théâtre. Le Cneai, qui continue à produire des multiples mais aussi des films, poursuit par ailleurs ses projets hors les murs, notamment en Île-de-France, aux Laboratoires d'Aubervilliers, ou dans des ciné-concerts organisés cet été. La maison flottante des Bouroullec, autrefois à Chatou, est quant à elle amarrée à Poses, dans l'Eure – quel meilleur point de chute aujourd'hui ?