Le Quotidien de l'Art

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L'histoire de l'art, tout un festival !

L'histoire de l'art, tout un festival !

Créé en 2011, le Festival de l’histoire de l’art est devenu un rendez-vous fixe qui attire chaque mois de juin des milliers d’amateurs au château de Fontainebleau.

« L’enjeu du festival est de sensibiliser un large public à l’histoire de l’art, à l’actualité de la recherche en lien avec les grandes questions de société », résume Veerle Thielemans, directrice scientifique. À travers des conférences, des tables rondes, des films et un salon du livre accessibles gratuitement, dans le cadre d’exception du château de Fontainebleau, il crée une passerelle entre la communauté des historiens de l’art et le grand public, qui apprivoise ainsi un domaine qui peut être intimidant.

Un thème et un pays

Depuis 2011, il explore chaque année, lors d’un des premiers week-ends du mois de juin, un thème et invite un pays, « une façon de montrer comment l’histoire de l’art est pratiquée en dehors de la France. Aux États-Unis, le contexte social est très important avec une lecture politisée. En France, il faut historiciser, alors qu’en Italie, on a une approche plus empirique autour de l’identification de l’œuvre, sa provenance, la vie de l’artiste... Quant à la tradition allemande, elle est plus attachée à l’histoire des idées, à l’esthétique et à la philosophie ».

Cap sur l’international

Alors que le festival fête sa 10e édition en 2021, l’idée est de le faire évoluer : s’ouvrir davantage à l’international avec des historiens de l’art qui pourront s’exprimer dans leur langue (des traductions seront assurées), garder des traces avec des captations vidéo et audio, organiser des expositions, relayer le festival dans les pays invités, donner plus de visibilité au volet dédié au cinéma, faire des ateliers de l'histoire de l'art, impliquer les artistes contemporains... « Il y a une séparation entre l’histoire et l’art et la production de l’art qui est dommage – je pense que le public aimerait écouter les artistes parler de leurs œuvres », conclut Veerle Thielemans.

4-6 juin 2021, 10e édition : le plaisir / le Japon

Après une année blanche due à la crise sanitaire, la tradition reprend avec un pays lointain, qui partage l’affiche avec le concept de plaisir, bienvenu après une saison d’épreuves. La riche histoire artistique du Japon se décline en entrées très diverses, de la peinture ancienne à l’artisanat, de l’art des jardins au design, mêlant tradition et contestation, qui s’exprime notamment dans le cinéma et le manga. Depuis l’ouverture de Meiji, le Japon n’a cessé de fasciner l’Occident, comme le prouvent les objets conservés au château, cadeaux diplomatiques des années 1860 à Napoléon III, exposés pour l’occasion. Cette 10e rencontre balance entre le goût de la miniature – les bonsaïs admirés par les visiteurs de l’Exposition universelle de Vienne en 1873 – et les grands volumes de l’architecture, ici incarnée par Kengo Kuma et son pavillon de thé dans la chapelle Saint-Saturnin...

Des pays et des thèmes

2011 : Folie / Italie

2012 : Voyages / Allemagne

2013 : Éphémère / Royaume-Uni

2014 : Collectionner / Suisse

2015 : Matière de l'œuvre / Pays-Bas

2016 : Rire / Espagne

2017 : Nature / États-Unis

2018 : Rêve / Grèce

2019 : Peuple / Pays nordiques

2020 : annulé

Conférence dans la chapelle de la Trinité au château de Fontainebleau lors de l'édition 2018 du Festival d'Histoire de l'art.
Conférence dans la chapelle de la Trinité au château de Fontainebleau lors de l'édition 2018 du Festival d'Histoire de l'art.
Photo Thibaut Chapotot, 2018.
Conférence dans la salle des Colonnes du château de Fontainebleau lors de l'édition 2019 du Festival d'Histoire de l'art.
Conférence dans la salle des Colonnes du château de Fontainebleau lors de l'édition 2019 du Festival d'Histoire de l'art.
Photo Thibaut Chapotot, 2019.

Article issu de l'édition Hors-série du 05 juin 2021