Il est un signe qui ne trompe pas : la notoriété de son acronyme… Si INHA ne joue évidemment pas dans la même division que des sigles sportifs comme PSG ou OM, il est désormais largement reconnu dans le domaine de la culture, à côté de valeurs établies comme BNF, RMN ou ENSBA. L'Institut national d'histoire de l'art – son nom au long – fête ses 20 ans en 2021. Porté sur les fonts baptismaux peu après le nouveau millénaire, il a su évoluer avec son temps – sans se laisser dépasser par le raz-de-marée des nouvelles technologies – et s’imposer comme une référence dans son domaine. D’abord, parce qu’il accueille la fine fleur française et internationale de la recherche en histoire de l’art. Mais aussi parce qu’il a su répondre au défi de l’ouverture au grand public, qui était l’un de ses postulats de base. Cela a été facilité par son emplacement idéal, en plein centre du Paris du savoir, dans le « quadrilatère Richelieu », et par son bijou architectural, la salle Labrouste. C'est également dû à une politique efficace de vulgarisation et de diffusion : les événements organisés sur place – colloques, projections, débats, etc. – sont plus d'une centaine chaque année. Et le navire amiral, le Festival de l’histoire de l’art, croise désormais à pleine vitesse depuis son port d’attache du château de Fontainebleau. Les milliers de visiteurs qui le fréquentent chaque mois de juin – quand une épidémie ne se met pas de la partie – ont servi de révélateur : l’histoire de l’art n’est pas le pré carré de quelques mandarins cachés derrière leur pupitre. C’est au contraire une discipline séduisante, ouverte et tonique, qui intéresse beaucoup de monde – un fortifiant contre les dérives des fake news et des beautés trop passagères…