Montés en partenariat avec Beaux Arts Magazine, ces podcasts, diffusés sur la chaîne Youtube de l’INHA et sur les plateformes audio (Deezer, Spotify, Ausha, Apple Podcast, SoundCloud), ont permis d’approcher au plus près les enjeux de recherches souvent complexes. En donnant une voix et une dimension personnelle aux travaux en cours, Anne-Cécile Genre fait surgir, au cours de tête-à-tête stimulants, la part intime qui lie les auteurs à leur discipline.
2020 : saison 1
Le rendez-vous inaugural, le 15 juillet, a aidé à en savoir plus sur « L’Ontologie du christianisme médiéval en images » : la médiéviste Isabelle Marchesin a détaillé les liens secrets qui reliaient images et idées il y a mille ans. Le deuxième épisode a touché un sujet sensible avec « Les rouages d’un marché trouble » : l’historienne de l’art et germaniste Ines Rotermund-Reynard nous a plongés dans la période sombre de l’Occupation où, malgré les apparences, le marché de l’art, alimenté par les pillages et les spoliations, était florissant. Comment situer dans l’histoire les objets d’art africains ? C’était l’enjeu de l’épisode 3 – « L’Afrique en regard(s) » – où Claire Bosc-Tiessé, spécialiste de l’Éthiopie, a déroulé le fil des provenances et d’un héritage colonial largement remis en question. L’épisode 4 – « Les écoles d’art : une histoire française » – a tenté d’éclaircir, avec Anne Perrin Khelissa, maîtresse de conférences en histoire de l’art à l’Université Toulouse Jean-Jaurès, le fonctionnement du riche réseau de savants dans la France du XVIIIe siècle. Conservateur du patrimoine au département Recherche du C2RMF, Éric Pagliano, pour clore la première série, nous a entraînés sur un chemin plein de rebondissements, le lapsus et l'erreur dans le dessin. Comme quoi les grands artistes – et leurs crayons – se trompent aussi !
2021 : saison 2
Cette deuxième saison, lancée le 14 avril 2021, a vu se succéder des rencontres tout aussi passionnantes, jouant à fond sur les ressources de l'écriture sonore. Dans « Divinités volées », on a pu se sensibiliser au trafic des sculptures funéraires de Cyrène, en Libye, grâce à Morgan Belzic, archéologue et historien de l’art. Avec « Girodet, maître mystérieux », on s’est plu à redécouvrir la figure d’un peintre romantique, auteur du célèbre portrait de Chateaubriand, décrypté par Sidonie Lemeux-Fraitot. Comment peut-on mettre en équation un ballet ? C’est tout le défi de la notation chorégraphique qui a surgi dans « Dessiner la danse », rendu plus simple par Pauline Chevalier, chercheuse en histoire de l’art. Comment ne pas être ébloui par les carreaux de céramique iraniens du XIIIe siècle, aujourd’hui dispersés dans les plus grands musées du monde ? Dans « Puzzles d’Iran », Delphine Miroudot, conservatrice du patrimoine, s’est employé à les faire briller dans notre imagination. « Profession : chasseur de ruines » a vu intervenir un connaisseur qui y a consacré sa carrière : l’archéologue Alain Schnapp a fait partager la passion qui l’a mené de la Via Appia au temple japonais d’Ysé. Enfin, dans « Les mots de la mode », Emilie Hammen, chercheuse en histoire de l’art, mais aussi styliste, a souligné la variété inattendue d’une écriture spécialisée.