Découvrir un tableau perdu ou inconnu est l'un des grands fantasmes des chasseurs de trésors. Certains noms provoquent un émoi universel, comme on l'a vu récemment avec Caravage ou, plus encore, avec Léonard de Vinci. La vie torturée de Van Gogh et les prix stratosphériques qu'il détermine aujourd'hui sur le marché de l'art (alors qu'à son époque, ses tableaux, chez certaines de ses connaissances, servaient juste à boucher le grillage du poulailler) en font un bon client. Personnage présenté comme « controversé » par le très sérieux magazine de la Smithsonian Institution, le collectionneur Stuart Pivar, 91 ans, fondateur de la New York Academy of Art et autrefois lié à Andy Warhol, prétend avoir trouvé lors d'une vente aux enchères en Île-de-France l'un des derniers tableaux peints par Van Gogh avant son suicide. Simplement intitulée Auvers et datée de 1890, cette vue serait aussi le plus grand tableau jamais peint par l'artiste (de format carré, de près d'un mètre de côté), ce qui permet d'imaginer sa possible valeur faciale. Une escouade d'experts est au chevet de l'œuvre, dont ceux du très respecté musée Van Gogh d'Amsterdam. Sachant que Van Gogh compte parmi les artistes les plus copiés au monde (même chez les carabiniers italiens, les fausses gerbes de blé sont en tête du hit-parade, voir QDA du 6 mai), l'analyse promet d'être minutieuse. Le Nasjonalmuseet d'Oslo a récemment vu un autoportrait « psychotique » être authentifié (voir QDA du 21 janvier) mais les élus sont plutôt rares sur les centaines de demandes que reçoit chaque année le musée d'Amsterdam...
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