Le Quotidien de l'Art

Réouverture des musées : retour sur 4 expositions sacrifiées

Réouverture des musées : retour sur 4 expositions sacrifiées
Vue de l’exposition "Noir & Blanc : une esthétique de la photographie" au Grand Palais, scénographie Maud Martinot.
Photo Didier Plowy/Rmn – Grand Palais, 2020.

Si les musées rouvrent enfin après plus de 200 jours de fermeture, certaines expositions n’ont pas pu patienter jusqu’à ce feu vert trop longtemps attendu. Conçues, scénographiées, installées, elles ont été démontées sans qu’aucun visiteur ait pu les voir.

C’est un gâchis qui aurait sans doute pu être évité si on avait pris exemple sur certains voisins où les musées sont restés bien moins longtemps fermés, sans que le nombre relatif de cas de Covid et de décès ait pour autant été supérieur à celui de la France (il est même souvent resté inférieur). On pense à l’Espagne, au Portugal, à la Belgique, au Luxembourg, à l’Italie… Ces plus de 6 mois de portes closes, depuis le 29 octobre, auront des conséquences que l’on aura le temps d’analyser en termes de ressources perdues, de déséquilibre budgétaire et de démotivation. D’une façon plus concrète, certaines expositions ont été sacrifiées : ainsi, à titre d’exemples de cas plus nombreux, la rétrospective Spilliaert au musée d’Orsay et celle consacrée à Joseph Bernard, sculpteur du début du XXe siècle, remis en lumière au musée Paul-Dini de Villefranche-sur-Saône, n’ont ouvert qu’une dizaine de jours. C’est toujours mieux que les quatre expositions suivantes, véritables fantômes. Closes sans avoir été inaugurées, elles n'ont été vues que par quelques privilégiés (dont nous autres journalistes).

« Noir & Blanc » : 2 montages, 2 démontages !

Malgré l’absence de prêts (les 341 tirages exposés venaient d’une seule institution, la Bibliothèque nationale de France), le budget de cette exposition ambitieuse, qui présentait le rapport des photographes au noir et blanc sur près de deux siècles, n’était pas négligeable : 400 000 euros. Ce montant incluait les honoraires (scénographe, graphiste, éclairagiste et dédommagement des équipes de consultation), la scénographie dont les frais ont été accrus par les circonstances (construction, démontage et stockage, puis remontage et nouveau démontage), la production du film de l’exposition, les droits d’auteurs, l’installation et le transport des œuvres. Comme d’autres, elle a joué de malchance : le premier confinement a eu lieu pendant le montage, puis il a été impossible de la reprogrammer lors du déconfinement du printemps 2020 en raison d’événements déjà programmés. Elle a donc dû être démontée et stockée.

Reprogrammée du 11 novembre 2020 au 25 janvier, le remontage est de nouveau tombé pendant l’annonce d’un deuxième confinement ! Puis les travaux programmés au Grand Palais l’ont définitivement condamnée. Les impératifs du développement durable n’ont pourtant pas été oubliés. Quelques…

Réouverture des musées : retour sur 4 expositions sacrifiées
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Article issu de l'édition N°2171