Le Quotidien de l'Art

Pinault concrétise son ambition parisienne

Pinault concrétise son ambition parisienne
Urs Fischer, "Untitled", 2011 (détail), cire, pigment, mèches, acier,
Giambologna, rudi, chaises, siège d’avion.
Photo Stefan Altenburger/Bourse de Commerce — Pinault Collection/Urs Fischer/Courtesy Galerie Eva Presenhuber, Zurich/Tadao Ando Architect and Associates, Niney et Marca Architectes, Agence Pierre-Antoine Gatier.

L'inauguration de la Bourse de Commerce - Pinault Collection est à portée de vue, le 22 mai, après plusieurs renvois dus à l'épidémie. Elle est l'occasion pour le milliardaire breton de faire enfin découvrir au public français un choix significatif de son immense fonds dans un décor étonnant, mêlant patrimoine historique et geste contemporain de Tadao Ando.

Rome ne s'est pas faite en un jour. Le musée du collectionneur François Pinault non plus : logé sous la splendide coupole en verre et métal de la Bourse de Commerce, il est la culmination d'un long voyage ponctué de rencontres, de quelques détours et, vers la fin, d'une inévitable période d’attente imposée par la crise sanitaire. Âgé de 84 ans, l'homme d'affaires féru d'art n'avait pas encore planté son drapeau dans son pays natal, malgré un essai échoué pour s'implanter à l'île Seguin – projet qu'il avait fini par abandonner pour s'enraciner au Palazzo Grassi de Venise en 2005. Lorsque se libère l’ancienne Halle aux blés dans le 1er arrondissement de Paris, jusqu'alors occupée par la Chambre de commerce, il saisit l'occasion. L'annonce est rendue officielle en 2016 : le milliardaire français sera le prochain locataire de l’imposant bâtiment construit au XVIIIe siècle, jouxté par une colonne dorique élevée à la fin du XVIe siècle sur ordre de Catherine de Médicis (qui y avait autrefois son palais, dont il ne reste rien). La durée du bail avec la Ville de Paris, propriétaire du bâtiment (acquis pour 52 millions d'euros), est fixée à 50 ans renouvelables.

Un écrin chargé d’histoire

L'équipe d'architectes – constituée par le Japonais Tadao Ando, auréolé du prestigieux prix Pritzker, Pierre-Antoine Gatier et l'agence NeM – a imaginé des interventions réversibles et respectueuses de l'histoire du bâtiment. Les parties héritées du XIXe siècle, telles que la fresque de 1400 m² encerclant la coupole (remise en état par une équipe de quinze personnes après six mois de travaux), et une peinture dépeignant les échanges commerciaux à l'époque coloniale, nichée derrière un placo, ont…

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Article issu de l'édition N°2170