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Bovarysme chic

Bovarysme chic

Il y a quelque chose de magique dans ces robes suspendues au plafond alors que deux Emma Bovary, interprétées par Isabelle Huppert et Jennifer Jones, virevoltent sur un écran partagé, au rythme de la musique de Miklós Rózsa. Dans cette salle du premier étage de la maison Marrou, le scénographe Jean Oddes rend hommage au bal de La Vaubyessard, instant clé de la consécration sociale dans le roman emblématique. Le musée rouennais a été transformé en livre ouvert à l’occasion du bicentenaire de la naissance de Gustave Flaubert. Au rez-de-chaussée, la salle de noces est reproduite comme dans notre imaginaire à la lecture de l’œuvre, avec son buffet et sa pièce montée. Là, ce sont des films de famille représentant des mariages traditionnels normands qui sont projetés sur le mur du fond. Au premier étage, la pièce avec la cheminée où Emma prépare son déménagement, la chambre maritale d’Yonville, la bibliothèque et la chambre de Berthe, la fille d’Emma et de Charles, prennent vie. Au deuxième, c’est le début de la fin. On y voit les reproductions de la chapelle où Emma et son amant, Léon, se retrouvent, le fiacre qui les fait errer dans Rouen, la chambre d’hôtel qu’ils louent sur les quais, et enfin la pièce du suicide. Rien de plus poétique et mélancolique que d’errer dans cette reproduction allégorique du roman de Flaubert, mêlant habilement costumes, décors, dessins d’Yves Saint Laurent, projections vidéo et lumières, avec une ludique volonté d’immersion.

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