L'Italie est le premier pays au monde à s'être doté d'une unité de gendarmerie spécialisée dans les vols d'œuvres d'art. Créée en 1969, aujourd'hui forte de 300 personnes et disposant d'une base de données avec 1,3 million d'objets identifiés, cette section TPC (Tutela del Patrimonio Culturale) s'est fait récemment remarquer par le coup d'éclat du reliquaire de San Galgano, disparu depuis 1989 (voir QDA du 28 avril). Mais l'essentiel de son activité n'est pas sous le feu des projecteurs : les chiffres communiqués la semaine dernière par le ministère de la Culture font état d'un demi-million de saisies en pleine année de pandémie. Si la situation sanitaire a un peu découragé les cambrioleurs (vols en diminution de 17,6 %), ce sont surtout les bibliothèques que le confinement a mis à l'abri (-50 %). Par catégorie, ce sont les antiquités et livres qui dominent largement (483 978 biens récupérés), devant les pièces d'archéologie, de paléontologie et de numismatique issues de fouilles clandestines (17 596). Les carabiniers ont retrouvé 1547 contrefaçons et notent quelques noms récurrents : Balla, De Chirico, Warhol, Schifano avec les gerbes de blé de Van Gogh en tête de liste. La plus belle prise de l'année est un Portrait de gentilhomme attribué à Titien, estimé 6 millions d'euros et déniché en Suisse où il avait été illégalement exporté.
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