Le constat est sans appel. Selon le rapport publié par la Compagnie nationale des experts, à la demande d’Henri Paul, président du Conseil des ventes volontaires, le nombre d'experts sollicités lors des ventes aux enchères a drastiquement diminué de décembre à février : sur cinquante ventes en ligne de spécialités sur Interenchères, vingt-neuf ont eu lieu sans expert, en faisant recours en interne à un commissaire-priseur généraliste. Le phénomène avait déjà germé bien avant que l’online ne s'impose comme la nouvelle norme, mais s’est considérablement aggravé depuis : l’éloignement géographique imposé par les confinements et les restrictions de voyage ont notamment réduit les déplacements et conduit à une hausse de l’expertise sur photo (c'était le cas du comité de vetting de la première TEFAF Online, l'automne dernier). À l'inverse, la démultiplication du nombre de ventes implique un besoin d'un nombre plus élevé d’experts dans des délais de plus en plus réduits. Rédigé à partir de témoignages d'experts (François Laffanour, Éric Turquin, Bernard Dulon, etc.), opérateurs de ventes (Cécile Verdier, Alexandre Giquello, etc.) et personnalités extérieures (Olivier Lorquin, Gilles Andréani, etc.), le rapport étudie les failles du système, sans pour autant nier les opportunités offertes par les nouvelles technologies : accès à une clientèle beaucoup plus large, passerelles vers les…
L'expertise menacée par les ventes en ligne ?
La rigueur de l’expertise est-elle menacée par la montée en puissance du marché de l’art en ligne ? Un rapport rédigé par la Compagnie nationale des experts (CNE), à la demande du Conseil des ventes volontaires (CVV), fait le point sur ces dérives et avance quelques pistes d’amélioration.