La déception est à la hauteur des espoirs qu’il a suscités. Le rapport de 140 pages délivré en janvier 2020 par Bruno Racine, nommé depuis directeur du Palazzo Grassi et de la Punta della Dogana de François Pinault à Venise, avait été unanimement salué comme un état des lieux lucide (quoiqu’alarmant !) sur « la dégradation économique et sociale des artistes-auteurs ». Fort de vingt-trois recommandations, qui ciblaient en particulier l’exemplarité de l’État « qui ne peut pas assister sans réagir à la paupérisation des artistes-auteurs » et soulignaient le manque de représentativité de la profession, délaissée dans « l’angle mort » des politiques publiques, son application était d’autant plus attendue dans le contexte du Covid-19 : « La crise qui a débuté en mars n’a fait qu’aviver cette fragilité ancienne, croissante, solidement documentée », souligne Christophe Hardy, président de la SGDL (Société des Gens de Lettres) et vice-président…
Application du rapport Racine : des promesses non tenues
Un an après la remise du rapport Racine, les quinze mesures annoncées le 11 mars dernier par le ministère de la Culture déçoivent. Notamment pour remédier à la précarisation croissante des artistes-auteurs, et structurer un dialogue social entre la profession et l’État.