L'échange à fleuret moucheté entre le Comité professionnel des galeries d'art – qui a porté devant le Conseil d'État son action en distorsion de concurrence – et le Conseil des ventes – qui a mal pris d'être pointé du doigt – a donné lieu à la publication d'intéressantes statistiques. Henri Paul, président du Conseil des ventes et membre de la Cour des comptes, « aime bien les chiffres », comme il plaide dans son dernier billet, publié jeudi dernier, où il fournit effectivement quelques données en appelant à oublier les « vaines querelles » et à « chercher des complémentarités et non des dissonances ». On y apprend que seulement 24 % des 415 maisons de ventes françaises sont situées à Paris et, qu'à 75 %, elles sont adossées à des offices de commissaires-priseurs judiciaires. Pour évacuer les craintes, il souligne surtout que le gros du chiffre d'affaires des maisons de ventes volontaires en France ne porte pas sur l'art et les antiquités, mais sur les chevaux, les véhicules d'occasion et les matériels industriels : ces trois catégories représentent 58 % du total. Enfin, sur le point peut-être le plus délicat, où il est bien malaisé de nier la distorsion de concurrence – les ventes privées sont désormais autorisées dans les maisons de ventes –, Henri Paul veut redimensionner la menace perçue par « nos amis galeristes » : il estime ce compartiment à 100 millions d'euros au maximum, soit moins de 8 % du chiffre d'affaires des galeries d'art en France, qu'il place à 1,5 milliard.
Le chiffre du jour