« Je traverse cette période assez difficilement, confie Clément, étudiant en deuxième année à l’École du Louvre. J’ai beaucoup de mal à me concentrer pour travailler, et voir mes amis me manque ». Des témoignages comme celui-ci, il en existe beaucoup : après un an de crise sanitaire, les élèves de l’École du Louvre se disent stressés, épuisés. Certains expliquent faire des dépressions, des crises d’angoisse à répétition, ont des troubles alimentaires, des pensées suicidaires. Créé le 29 mars, le compte Instagram OnLouvre publie une quarantaine de témoignages allant en ce sens. « Nous vivons deux années exceptionnelles où le mal-être étudiant a beaucoup augmenté, explique la directrice de l’École du Louvre depuis 2017, Claire Barbillon. Les élèves sont très affectés par cette crise, car c’est un établissement avec une pédagogie singulière, fondée sur le contact direct avec les œuvres d’art et les professionnels de la culture ». C’est également une école qui fonctionne avec un enseignement nomade, dans les musées et châteaux franciliens. « Hors crise sanitaire, étudier à l’École du Louvre est déjà difficile, analyse quant à lui Gabriel, élève en master 1. Mais on a accès aux musées, on voit nos amis, nos professeurs, et cela nous permet de nous échapper un peu ». Des souvenirs qui semblent lointains… Depuis le mois de septembre, en effet, la plupart des cours d’histoire de l’art sont prodigués sur une plateforme numérique. « Nos professeurs pré-enregistrent leurs cours, qui sont déposés sur la plateforme à une date donnée, détaille Jeanne, élève en 3e année. Chaque cours ne reste qu’une semaine sur Moodle avant de disparaître. Par…
École du Louvre : quand la pandémie amplifie le malaise étudiant
Depuis plus d’un an, les élèves de l’École du Louvre sont assignés à résidence et reçoivent la majorité de leurs cours à distance. La crise met à mal un modèle presque exclusivement fondé sur le contrôle terminal, que même la direction souhaiterait amender.