À Los Angeles, les galeries sont ouvertes sur rendez-vous mais les musées sont fermés. Des tentes de sans-abri occupent le centre-ville et bordent les grandes avenues. Le taux d'infection par le Covid-19 est élevé, tout comme le taux de mortalité chez les Africains-Américains et les Latino-Américains. Il y a un an, la ville étouffait sous les nuages de fumée des incendies de forêt. Aujourd’hui, les conditions météorologiques saisonnières pourraient nous faire revivre ce scénario. En l’absence de perspectives, le deuxième marché de l'art le plus important des États-Unis paraît bien engourdi. À Los Angeles, l'image obsédante qui survivra à la pandémie est la démolition des bâtiments du Los Angeles County Museum of Art (LACMA), dont le site est déjà en grande partie nivelé, en attendant d’accueillir une nouvelle construction de 600 millions de dollars, conçue par l'architecte Peter Zumthor. Pour sa réouverture dans quelques années, le LACMA prévoit plus d’expositions thématiques et moins d’espace pour les expositions encyclopédiques de ses multiples départements. Le projet du nouveau LACMA a divisé la communauté artistique, avec, du côté de ses partisans, le directeur du musée, Michael Govan, et certains donateurs célèbres ; de l’autre, les critiques d'art. L'un de ces critiques a reçu le prix Pulitzer pour ses attaques contre le projet. Un autre critique, l'architecte et auteur Joseph Giovannini, dit à son propos que l’on a « sacrifié l’art à l'architecture ».
Difficile de se projeter
Pendant ce temps, sur Melrose Avenue, Louis Stern, marchand d’art spécialisé dans le modernisme du milieu du…