Sommé vendredi par le tribunal administratif de Limoges de fermer le musée de l'Hospice Saint-Roch – qu'il avait décidé de rouvrir malgré les directives gouvernementales –, André Laignel, maire d'Issoudun, poursuit le bras de fer. Il a annoncé qu'il gardait totalement fermées les salles patrimoniales, mais ouvrait la possibilité de visites privées sur rendez-vous pour la collection d'art contemporain, provoquant une réaction immédiate de l'administration, qui a de nouveau saisi le tribunal en référé-suspension. André Laignel a jusqu'à mardi soir pour faire parvenir un mémo justificant sa décision, la nouvelle audience étant fixée au mercredi 24 février après-midi. Suite à la première ordonnance du tribunal, il a déclaré que l'État était « plus rapide pour contraindre que pour vacciner et donc soigner » et a estimé que le jugement était entaché « de graves erreurs de fait et de droit » (dont l'une est motivée par une mention fautive de ses fonctions par le juge) : « Le maire n'a rien autorisé, puisque le maire n'a aucune compétence en ce qui concerne la gestion du musée de l'Hospice Saint-Roch. Quant à l'autorisation qui a été donnée par le président de l'Établissement public de coopération culturelle [NDLR : autre fonction d'André Laignel], elle ne portait pas sur l'ouverture du musée, mais plus précisément sur l'ouverture d'une salle, qui est une galerie d'art contemporain ». Relevant du « régime des parcs et jardins », le parc de sculptures restera ouvert. « Confiner la culture ne fera pas reculer le virus. Par contre, confiner la culture aggravera plus encore le quotidien de très nombreux Français. » Prenant des accents de tribun, invoquant Edgar Faure (« C'est un bien grave défaut d'avoir raison trop tôt »), André Laignel s'est dit persuadé que son action « aura été utile » et qu'elle accélérerait le moment où la culture aurait de nouveau droit de cité. « Le combat continue », a-t-il conclu.