Le Quotidien de l'Art

Politique culturelle

À Issoudun, André Laignel fait de la résistance

À Issoudun, André Laignel fait de la résistance
Déclaration d'André Laignel le vendredi 19 février sur BipTV.
BipTV.

Sommé vendredi par le tribunal administratif de Limoges de fermer le musée de l'Hospice Saint-Roch – qu'il avait décidé de rouvrir malgré les directives gouvernementales –, André Laignel, maire d'Issoudun, poursuit le bras de fer. Il a annoncé qu'il gardait totalement fermées les salles patrimoniales, mais ouvrait la possibilité de visites privées sur rendez-vous pour la collection d'art contemporain, provoquant une réaction immédiate de l'administration, qui a de nouveau saisi le tribunal en référé-suspension. André Laignel a jusqu'à mardi soir pour faire parvenir un mémo justificant sa décision, la nouvelle audience étant fixée au mercredi 24 février après-midi. Suite à la première ordonnance du tribunal, il a déclaré que l'État était « plus rapide pour contraindre que pour vacciner et donc soigner » et a estimé que le jugement était entaché « de graves erreurs de fait et de droit » (dont l'une est motivée par une mention fautive de ses fonctions par le juge) : « Le maire n'a rien autorisé, puisque le maire n'a aucune compétence en ce qui concerne la gestion du musée de l'Hospice Saint-Roch. Quant à l'autorisation qui a été donnée par le président de l'Établissement public de coopération culturelle [NDLR : autre fonction d'André Laignel], elle ne portait pas sur l'ouverture du musée, mais plus précisément sur l'ouverture d'une salle, qui est une galerie d'art contemporain ». Relevant du « régime des parcs et jardins », le parc de sculptures restera ouvert. « Confiner la culture ne fera pas reculer le virus. Par contre, confiner la culture aggravera plus encore le quotidien de très nombreux Français. » Prenant des accents de tribun, invoquant Edgar Faure (« C'est un bien grave défaut d'avoir raison trop tôt »), André Laignel s'est dit persuadé que son action « aura été utile » et qu'elle accélérerait le moment où la culture aurait de nouveau droit de cité. « Le combat continue », a-t-il conclu.

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Article issu de l'édition N°2111