À l’entrée, une œuvre d’Angelica Detanico et Rafael Lain dessine, en négatif, les plus belles toiles du Louvre, des Noces de Cana de Véronèse (son plus grand format) à la Dentellière de Vermeer (le plus petit). Ce ne sont pas les chefs-d'œuvre, mais les réserves du musée qu'abrite le Centre de conservation de Liévin, mis à disposition des conservateurs et chercheurs, et ponctuellement ouvert au grand public, lors des Journées européennes du patrimoine. Le bâtiment, confié au cabinet d'architectes britannique Rogers Stirk Harbour + Partners, a été livré en 2019 après trois ans de travaux et a coûté 60 millions d'euros (voir QDA du 8 octobre 2019). Grâce à un travail de préparation des œuvres effectué depuis 2016 (dépoussiérage, marquage, création de code-barres pour leur traçabilité...), le transfert a pu débuter dès le mois suivant, avant d'être brusquement freiné, de mars à mai 2020, par la pandémie. Les conséquences sur le calendrier ont été contenues : environ 141 camions ont déjà acheminé plus de 100 000 œuvres sur les 250 000 prévues, et l'horizon de 2024 a été maintenu.
Un musée du XXIe siècle
L'externalisation des réserves est envisagée depuis des années en raison des risques de crue centennale de la Seine. 152 000 œuvres sont conservées dans les 10 000 m² inondables du palais du Louvre. Des mesures temporaires ont été prises dès 2003, dont la location de lieux de stockage provisoires. Un premier protocole relatif à la…