C’est une double première pour Gérard Rancinan. Après sept années d’absence en galerie, il inaugure son retour, à l’invitation de Natacha Dassault, dans le nouvel espace de NAG ouvert en octobre 2020, et s’adonne à la nature morte. Tandis que la pandémie fige les corps, l’imaginaire parcourt le monde dans « Le Voyage immobile », où Lettre d’Espagne, issue de polaroïds réalisés dans les années 80 alors qu’il était reporter, le renvoie vers les horizons de ses origines. Il explique : « C’est une œuvre qui me touche beaucoup, car je suis originaire de Huesca, ma famille a fui l’Espagne en 1936 et c’est pour moi un endroit de mémoire. Cette photographie, qui est une nature morte, est comme si j’avais reçu une lettre d’Espagne me racontant les traces d’où je viens ». Pas de rupture dans cette exposition en dialogue avec les textes de sa complice Caroline Gaudriault (à lire dans l'ouvrage paru aux éditions Paradox), mais le fil conducteur d’un monde actuel où la Décadence, le spectaculaire Monde des Barbares et la nostalgie de ces fleurs fanées savent que Tout recommencera. Parmi les pièces de design sélectionnées par Giulia de Jonckheere (Lovart.be), une paire de fauteuils Circa (1950) et deux guéridons « Volcanique » entourent le tableau.
« Le Voyage Immobile, Tout recommencera » la galerie NAG (104, avenue Raymond-Poincaré, 75016), du 14 janvier au 4 mars.
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