Pour qui a un jour fréquenté les musées espagnols, contempler dans la solitude des œuvres telles que le Guernica de Picasso (au Reina Sofía), les Ménines de Velázquez ou le Jardin des délices de Jérôme Bosch (toutes deux au musée du Prado) – pour donner trois exemples d’œuvres mondialement connues – relevait auparavant du rêve. Il est devenu réalité : même si l’Espagne est l’un des rares pays à ne pas avoir fermé ses institutions culturelles depuis leur réouverture en juin dernier, les mesures prises contre la propagation de pandémie laissent les salles des musées à moitié vides. Sans le tourisme étranger ou national, la capacité d’accueil autorisée de 30 % n’est pas atteinte, en dépit de l’imagination déployée par les responsables culturels pour formuler de nouvelles propositions. Pour encourager la fréquentation, l’entrée est gratuite ou proposée à un tarif très réduit, ce qui a entraîné une forte diminution de la principale source de revenus des musées.
Une importante baisse de fréquentation
Les chiffres fournis par ceux-ci sur la perte de visiteurs en 2020 font froid dans le dos. La baisse de fréquentation moyenne avoisine les 70 % et la majeure partie des entrées s'est concentrée sur les premiers mois de l'an dernier, avant le confinement total de l’Espagne entre le 13 mars et le 5 juin. Le musée le plus visité d’Espagne, le Reina Sofía, n’a enregistré que 1 248 486 visites sur ses trois sites,…